mercredi 15 août 2012

La faillite de l'enseignement public au Maroc

"On ne peut plus continuer avec la logique du tout gratuit à l'enseignement supérieur du Maroc ". C’étaient les déclarations de Lahcen Daoudi, ministre de l'enseignement supérieur au Maroc. Pour étaler plus de détails, ce dernier avait affirmé que "les plus aisés devraient contribuer au financement de leurs études puisqu'elles sont très coûteuses pour l'état". Le ministre n’a pas cessé depuis de retirer et de réaffirmer ses propos dont on aura un avant-goût avec la prochaine loi de finances … L’adoption de ces mesures risque d'en finir une fois pour toute avec l'enseignement public agonisant depuis des décennies.

Autrefois, Hassan II avait affirmé dans une interview accordée à Jean Daniel qu'il ne voulait pas instruire son peuple, parce que ceux instruits sont devenus des opposants de son régime. Pis encore, après les émeutes de 1965, il s'est adressé au peuple en disant : " Vous les pseudos-cultivés, si seulement vous étiez des ignorants ".

Ces déclarations se sont transformées en des politiques désastreuses de l'enseignement visant à tuer l'éducation marocaine dans l'œuf. Le taux d'analphabétisme bien élevé a quasiment stagné durant trente ans, les écoles publiques ont vu leurs effectifs augmenter et la qualité des enseignements a drastiquement baissé, s’ajoute à cela une arabisation hasardeuse et bâclée des programmes suivi d'un encouragement excessif de l'enseignement privé au détriment de l’étatique. Ce sont les titres phares du règne d’Hassan II, un roi cultivé qui a consolidé l’ignorance de son peuple pour prévenir son éveil à l’égard de son despotisme.

Avec l'avènement de Mohamed VI, les choses ne se sont guère améliorées. Le taux d'analphabétisme dépasse encore 40% de la population. L'enseignement public souffre des multiples grèves des enseignants, grèves où les demandes sont souvent matérielles et négligent l'essence de l'éducation publique et son essor. Les programmes désuets et le surnombre des effectifs ne font qu'empirer la situation. C’est ce qui pousse maints foyers à opter pour un enseignement privé de qualité, tandis que les plus défavorisés n'ont guère le choix.

Un lycéen sur deux devient bachelier selon les statistiques officielles. La plus grande partie intégrera des facultés. Une minorité se dispersera sur des écoles de commerce, des écoles d'ingénieurs ou choisira une carrière de médecin. Ces voies constituent un ascenseur social pour les fils du peuple qui se sont démarqués lors de leur cursus estudiantin. Le coût de l'enseignement supérieur se résume dès lors à des frais d'inscription, d'internat et de restauration. Du moins jusqu'à ce que le ministre ne fasse ses déclarations et son intention d'intégrer ces décisions dans la prochaine loi de finances.

Le ministre El Ouafa a annoncé il y a quelques jours l’échec cuisant du plan d’urgence de l’éducation et de la formation. Un plan avec une enveloppe budgétaire de 3,3 milliards de DH. Une feuille de route bâclée et adoptée hâtivement qui n’a servi qu’à gaspiller l’argent du contribuable. Pour calmer l’opinion publique, on vous chante que le taux de scolarisation de  la tranche d’âge 12 à 14 ans est passé de 71,3% à 79,1% … Cela veut dire qu’en 2012, un enfant sur cinq appartenant à cette tranche ne fréquente pas l’école. Cela pousse à avoir honte et non à se vanter monsieur le ministre. Cerise sur le gâteau : les programmes et les manuels scolaires seront une énième fois changés afin de « s’adapter » à l’échec du plan cité ci-haut.

Ajoutez à cela un dernier rapport de l’UNESCO qui regorge de statistiques bien effrayantes : Le Cameroun, La Tanzanie et le Bénin nous dépassent en taux de scolarisation des enfants. En plus de cela, on est l’avant dernier pays arabe en taux de réussite au baccalauréat devançant … le Yémen. Le reste des statistiques ne nous lègue que les derniers rangs au sein du monde arabe.

Les seuils d’admissibilité au sein des instituts de l’enseignement supérieur a quant à lui atteint des records durant cette année : 18.30 pour la médecine militaire, 17.27 pour l’ENA et que des 16 à peu près partout. Certains étudiants munis de baccalauréats avec de très bonnes mentions ne sont même pas recevables  pour passer les concours de sélection dans ces instituts … Cela a engendré une grogne parmi les élèves qui se sont regroupée dans « l’union des étudiants le changement du système éducatif » et ont manifesté dans plusieurs villes le 6 Août.

Durant ce temps, notre gouvernement n'a guère trouvé le courage politique de s'attaquer à la corruption et à la gangrène qui touche le pays. Il a vite abandonné la lutte contre la rente et a enterré un projet de taxation des riches. Il continue cependant à louer une monarchie qui détient le pouvoir absolu par une constitution remaniée. Au lieu de mener de sérieuses réformes, on vise à détruire cet ascenseur social de la classe moyenne et des démunis. Des classes qui souffrent d'une baisse du pouvoir d'achat, ajoutez à cela une annulation de la gratuité de l'enseignement supérieur et de probables augmentations à venir et vous menacez directement la paix sociale du pays.

On subventionnera les plus démunis nous dit-on, mais depuis quand les riches fréquentent-ils les facultés publiques ? Les plus aisés envoient leurs fils depuis le primaire au sein d'établissements privés marocains ou français. Ces derniers continuent leurs études supérieures en France ou dans un établissement privé. Ils fuient l'enseignement public, car connu pour sa défaillance. Alors de qui se moque-t-on encore au Maroc ?

Heureusement que l'autodidaxie reste un refuge pour le marocain, jusqu'à ce qu'on la taxe elle aussi.

mercredi 1 août 2012

Enseignement supérieur au Maroc : la gratuité demeure la règle et le paiement l'exception

Le ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres, Lahcen Daoudi, a démenti à nouveau qu'il y ait une quelconque intention de mettre fin à la gratuité de l'enseignement supérieur, précisant que "la gratuité demeure la règle et le paiement l'exception".

M. Daoudi, qui s'exprimait devant la Chambre des conseillers, a indiqué qu'il n'a "jamais évoqué la fin de la gratuité des études supérieures", considérant que ses propos ont été "déformés et détournés de leur contexte".

Estimant nécessaire pour les familles aisées de contribuer financièrement à l'enseignement de leurs enfants, "sans que cela entraine la fin de la gratuité des études", il a expliqué qu'il s'agit ici exclusivement des écoles et instituts privés et des facultés de médecine car, a-t-il dit, ils s'accaparent une grande part du budget.

M. Daoudi a par ailleurs affirmé que son département a revu à la hausse le nombre des bourses consacrés aux étudiants démunis pour les aider à poursuivre leurs études. Selon lui, le nombre de bourses passera de 180.000 à 216.000, le nombre de lits de 54.000 à 90.000 en une année et celui de repas servis dans les campus universitaires de 5 à 15 millions au prix unitaire de 1,4 DH.

Dans le même ordre d'idée, deux commissions représentant le département de l'Enseignement supérieur et le ministère de la Santé se penchent sur l'examen des moyens d'accès à la faculté de médecine, a indiqué M. Daoudi.

Les grands axes de la réforme du secteur seront déclinés en janvier prochain, a précisé M. Daoudi, expliquant que seul 5 ou 10 % des étudiants seront tenus de payer leurs études sachant que le paiement ne concernera que les étudiants aisés, qui seront déterminés ultérieurement.

lundi 9 juillet 2012

L’offre en formations supérieures ne répond plus à la demande : La stratégie de développement du Maroc mise en jeu

La question du nombre de places proposées aux concours des grandes écoles et facultés se pose de nouveau. Lahcen Daoudi, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, a annoncé, lundi dernier devant la Chambre des représentants, que la prochaine année universitaire connaîtra comme celles qui l’ont précédée un déficit en nombre des places disponibles. Sur les 81.620 bacheliers qui ont réussi cette année leur baccalauréat avec mention, 43.000 vont passer le concours et seuls 17.000 d’entre eux feront partie des heureux élus.
 « La souffrance des étudiants va se poursuivre vu l’insuffisance du nombre de places dans les établissements de formation supérieure. Comment voulez-vous accueillir  tout ce bon monde avec seulement, à titre d’exemple, deux facultés de médecine, une faculté de médecine dentaire et une seule école d’architecture? »,  s’est demandé le ministre.

En effet, la plupart des formations supérieures réputées les plus sélectives disposent d’un nombre de places très limité. Ainsi et selon des statistiques  émanant du ministère de tutelle, les Ecoles nationales de commerce et de gestion (ENCG) disposent d’uniquement 1.700 places, la Faculté des sciences et techniques de 5.200 places, l’Ecole nationale des sciences appliquées (ENSA) de  1.483 places, l’Ecole nationale des arts et métiers (ENAM) de 434 places, les Facultés de médecine et de pharmacie de 1.700 places, celle de médecine dentaire de 275 places et les Ecoles supérieures de technologie (EST) de 5.957 places.
Pour remédier à cette situation, Lahcen Daoudi  pense aux partenariats public-privé comme panacée. Selon lui, le gouvernement est incapable de gérer seul cette problématique.  « Pour construire une faculté de médecine avec un CHU, il faut compter près de 10 millions de DH alors que le budget du ministère ne dépasse pas les 9 milliards de DH dont 1 milliard est alloué à l’investissement», a-t-il indiqué. Ceci d’autant plus que les transferts effectués au profit des étudiants marocains à l’étranger pour financer leurs études s’établissent annuellement à près de 3 milliards de DH, si l’on y inclut les frais de transport et d’inscription.
 A cet effet, il a annoncé que des pourparlers sont engagés avec plusieurs établissements étrangers pour qu’ils puissent s’installer au Maroc. « Il y a des négociations avec les universités de Grenade et d’Ottawa pour la création d’une faculté de médecine. Des entretiens ont été également engagés avec l’université de Barcelone pour la création d’une école d’architectes. D’autres universités et écoles, notamment françaises, s’installeront bientôt au Maroc. Notamment l’Ecole centrale de Paris», a-t-il précisé. 
Pour certains observateurs, la solution prônée par le gouvernement Benkirane risque de creuser davantage l’inégalité d’accès aux grandes écoles et de consolider leur élitisme. Pour eux, l’installation des établissements de formations étrangères signifie des coûts d’études hors de portée des bourses moyennes puisque nécessitant  un effort financier pouvant aller de 30.000 à 60.000 DH l’année, voire plus pour certaines filières. Et du coup, seuls ceux qui en ont les moyens auront accès à ces établissements.
Selon ces observateurs, l’Exécutif doit nous dire ouvertement si son objectif est de conforter les filières élitistes ou de permettre au plus grand nombre de citoyens de prétendre aux formations les plus réputées.
Pour d’autres, l’ouverture des grandes écoles à davantage de diplômés est impérative  vu les besoins du marché de l’emploi et les carences enregistrées au niveau de certains secteurs sensibles comme la santé. Dans ce cadre, plusieurs experts se demandent pourquoi le gouvernement s’est  permis l’année dernière de faire cas, avec tambour et trompettes, de la réussite de 125 personnes au concours d’accès à la Faculté de médecine et de 120 à celle de  médecine dentaire alors que le  déficit enregistré au niveau des cadres médicaux est estimé à 5.700 médecins.
Les mêmes sources se demandent pourquoi le ministre de l’Enseignement supérieur ne veut pas s’inspirer de l’ancien programme gouvernemental portant sur la formation de 10.000 ingénieurs et qui avait atteint ses objectifs à 97% en 2009-2011 en portant le nombre d’ingénieurs formés à 9.697 en 2009-2010 contre 4.284 en 2007-2008. Une stratégie qui a pour objectif d’accompagner, au mieux, l’essor économique que connaît le Maroc, notamment à travers le lancement de grands chantiers structurants, l’aménagement de nouvelles zones franches et technopôles et la montée en puissance de l’offre dédiée à l’offshoring qui constituent une voie incontournable vers le développement socioéconomique et la création d’emplois pérennes et bien rétribués.
En attendant une réponse claire de Lahcen Daoudi, c’est non seulement les nouveaux bacheliers qui paieront les pots cassés, mais c’est toute la stratégie de développement du pays qui risque d’être gravement écornée.

vendredi 29 juin 2012

Maroc Telecom partenaire du concours Be My App



Maroc Telecom soutient la prochaine édition du concours Be My App, grand rendez-vous des jeunes créatifs du monde des technologies de l’information et de la communication. Be My App, organisé pour la première fois en Afrique et dans le monde arabe, aura lieu à Casablanca du 29 juin au 1er juillet 2012.


Le principe de Be My App est de réunir des jeunes talents, porteurs d’idées, codeurs, graphistes et marketeurs, en vue de développer une application mobile en 48 heures non-stop.

La prochaine édition, première dans son genre organisée en Afrique et dans le monde arabe, se déroulera à Casablanca du vendredi 29 juin au dimanche 1er juillet. Elle aura lieu en même temps dans 5 pays: la Belgique, le Maroc, la Tunisie, les États-Unis et le Brésil.

Vendredi soir, les porteurs d’idées présenteront leurs projets devant un jury composé de spécialistes en matière de développement d’applications et de webmarketing, de membres de la blogosphère et de chefs d’entreprises. Les équipes se formeront autour des idées retenues et en fonction des affinités qui naîtront des échanges entre les différentes catégories de participants.

Les projets réalisés pendant ce weekend ‘geek’ seront présentés le dimanche soir.

Chaque équipe exposera au public présent et au jury l’application développée qui devra être illustrée par un prototype. Les membres du jury noteront chaque projet et choisiront l’application gagnante dans chaque pays.

Le projet gagnant participera à la finale internationale. Il sera en compétition avec les projets gagnants des autres pays: un sondage public et international, qui sera lancé dès le lundi 2 juillet, permettra de déterminer le grand vainqueur.

jeudi 28 juin 2012

Enseignement supérieur privé : Comment trouver sa voie


fini les examens du Baccalauréat et l’euphorie de la réussite. Maintenant, place aux choses sérieuses. Quel chemin prendre après le Bac ? Quel métier choisir? Quelle formation suivre? Autant de questions qui taraudent l’esprit des élèves et de leurs parents. Chaque année des milliers de lycéens arrivent à décrocher le sésame, mais peinent à trouver leur chemin.

Mauvaise orientation ou faute de moyens, certains d’entre eux finissent, par lassitude, par opter pour une formation sans un minimum de conviction pour se retrouver, quelques années après, désarmés face à un marché de travail de plus en plus concurrentiel. Un meilleur avenir commence donc par une bonne orientation. Si les grandes écoles publiques maintiennent toujours la barre très haut et restent très élitistes, il y a depuis quelques années des établissements d’enseignement supérieur privé qui proposent les mêmes formations permettant d’accéder aux mêmes postes professionnels. L’engouement pour ces écoles ne cesse de croître, en témoigne le nombre de plus en plus croissant des établissements et des étudiants. Pour l’année scolaire 2009-2010, le nombre des établissements d’enseignement supérieur privé a été de 192 contre 178 une année auparavant dont 79 à Casablanca, 35 à Rabat, 16 à Fès, 15 à Marrakech, 9 à Tanger et 7 à Agadir. 35.118 étudiants suivent leurs études dans ces établissements dont 15.694 à Casablanca, 7.775 à Rabat, 5.106 à Marrakech et 2.753 à Fès. La majorité de ces étudiants a opté pour des cursus universitaires qui mènent à des professions toujours demandées par le marché. «Les spécialités les plus demandées, et qui continueront à avoir de beaux jours devant elles, restent les classiques telles que la finance, la comptabilité, le contrôle, l’audit ou encore le marketing. Nous avons toutefois observé ces dernières années un enthousiasme plus prononcé pour des filières telles que le management international et la logistique», note Yasmine Benamour, administrateur du Groupe HEM.
Pour Mohcine Berrada, président du groupe L’Etudiant marocain, en termes de formation et d’enseignement, l’accent doit être mis sur les filières identifiées par le Pacte Emergence et les métiers mondiaux du Maroc, à savoir l’offshoring, l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, le textile et cuir, et l’agroalimentaire.
A côté du développement des MMM, il y a bien entendu toutes les filières classiques qui ont encore un bel avenir devant elles. Il s’agit de la gestion des ressources humaines (DRH, responsable développement RH, gestionnaire des carrières, chargé du recrutement, responsable formation,…). Il y a aussi la grande distribution et la vente (directeur commercial, agent commercial, ingénieur commercial, technico-commercial, chargé de clientèle, chef de produit, télévendeur…), le tourisme (manager, directeur d’hôtel, restaurateurs, maître d’hôtel, chef réceptionniste, chef cuisinier, gouvernante… ), l’informatique (responsable réseaux, analyste programmeur, technicien de maintenance, administrateur de bases de données…), les télécoms où les besoins en ingénieurs et techniciens qualifiés sont loin d’être comblés. «Il ne faut pas oublier d’autres filières qui ne cessent de se développer telles que les énergies renouvelables, la santé, l’audit et le conseil. En fait, quelle que soit la filière, les besoins du Royaume sont loin d’être couverts et la demande de médecins, de cadres, d’ingénieurs et de techniciens ne risque pas de tarir», tient-il à préciser.n

mercredi 13 juin 2012

Le Maroc dément l’existence de fuites dans les épreuves du baccalauréat



Le Maroc a démenti les rumeurs faisant état de fuites de l’épreuve de physique lors des examens du baccalauréat qui ont débuté mardi.

Un communiqué du ministère marocain de l’Education nationale indique que sur la base de rapports régionaux et provinciaux, précisant qu’un candidat libre au centre des examens relevant de la délégation de Rabat a publié sur Facebook l’épreuve de physique-branche des sciences de la vie et de la terre, immédiatement après avoir quitté la salle des examens, et fait usage de violence contre les enseignants assurant la surveillance.

Selon la même source, un élève à la ville de Oujda (541 km au nord-est de Rabat) a tenté de perturber ses collègues à l’intérieur de la salle des examens, en prétendant avoir le sujet de la matière objet de l’examen, mais il s’est avéré, après la remise aux élèves des épreuves, que le sujet mentionné par cet élève faisait en réalité partie des examens de l’an dernier.

Le communiqué rapporte aussi qu’un professeur dans la ville de Ksar El Kébir (environ 430km au nord de Rabat) a agressé physiquement le président du centre des examens après que ce dernier ait rejeté la demande de l’enseignant qui voulait assurer la surveillance dans une salle autre que celle qui lui a été attribuée. L’intéressé a été expulsé du centre et est poursuivi en justice.

Plus de 451. 000 candidats passent depuis mardi et jusqu’ à jeudi les examens du Baccalauréat session de juin 2012 au Maroc. Cette session est organisée cette année dans la foulée de nouvelles mesures visant le renforcement de la crédibilité de ce diplôme et sa valorisation au niveau national et international.

La même source indique l’examen du baccalauréat est marqué cette année par plusieurs nouveautés, à savoir un nouveau mode de calcul de la moyenne de la session de rattrapage, en se basant sur les meilleures notes obtenues par le candidat lors de la première session et celle de rattrapage, prévue les 10, 11 et 12 juillet, l’interdiction d’introduire les téléphones cellulaires dans les salles d’examen sous peine d’exclusion, et ce dans le cadre des efforts déployés en vue de lutter contre la fraude aux examens, outre la préservation de l’authenticité du diplôme en y apposant un cachet de garantie.

Selon le Centre marocain de l’évaluation et des examens au ministère marocain de l’Education nationale, le nombre des candidats aux examens du baccalauréat a enregistré une hausse de 18,2% par rapport à l’année dernière. Le nombre des filles a augmenté de 19,1% alors que celui des garçons a enregistré une hausse de 17,5 % en comparaison avec la session de juin 2011.

Le nombre des candidats de l’enseignement public est de 298.645 en hausse de 5,9% par rapport à 2011 tandis que les candidats libres représentent 28,48 % avec un effectif global de 128.745 candidats, soit une augmentation de 61,1 %, précise le centre.

Pour ce qui est des candidats de l’enseignement privé, leur nombre a atteint cette année 24.563, soit une augmentation de 20,46% par rapport à l’année précédente.

Les examens de la 2e année du Baccalauréat au titre de l’année scolaire 2011-2012 se dérouleront pour l’ensemble des filières et des candidats les 3 et 4 juillet 2012 pour ce qui concerne la session de rattrapage.

Les travaux pratiques concernant les candidats libres auront lieu les 20 et 21 juin 2012 pour la session normale et le 5 juillet 2012 pour la session de rattrapage.

Les examens régionaux sont prévus les 18 et 19 juin 2012 pour l’ensemble des candidats (scolarisés et libres) et l’ensemble des filières en ce qui concerne la session normale et les 3 et 4 juillet 2012 pour ce qui est de la session de rattrapage.

lundi 11 juin 2012

Enseignement supérieur:Des mesures pour relancer l’université

Le rêve de 10 000 ingénieurs par an pris en otage par la crise.Lahcen Daoudi veut prendre le taureau par les cornes. Le ministre de l’Enseignement supérieur s’attaque aux maux de l’université pour lui rendre la place qui lui échoit.

475 907 étudiants sont inscrits dans 361 établissements.


Au conseil de gouvernement de jeudi dernier, il a formulé des propositions visant à relancer l’université marocaine. Objectif, comme il n’a eu de cesse de le répéter depuis qu’il est aux commandes, accroître la capacité des lauréats de l’enseignement supérieur à intégrer le marché du travail. Depuis belles lurettes, on n’arrêtait d’incriminer cette incohérence entre les diplômes et l’entreprise. Résultat, des milliers de lauréats porteurs de diplômes battent le pavé devant le Parlement pour avoir un emploi dans l’administration.

La plupart sont convaincus que leurs formations sont peu ou prou compatibles avec les besoins du privé. Par ses sorties fracassantes contre la gabegie réelle ou présumée dont souffrait son département, Daoudi a voulu donner la mesure des changements à apporter notamment en matière de gouvernance du secteur. Il opte désormais pour un système, qu’il qualifie de dynamique, de recherche scientifique. Il veut améliorer les prestations sociales destinées aux étudiants, réviser l’arsenal juridique du secteur et renforcer la coopération internationale.


Chiffres à l’appui, le ministre a dressé un tableau assez représentatif de son département. Sur la base des statistiques de l’année universitaire 2010-2011, il a indiqué que 475 907 étudiants sont inscrits dans 361 établissements. Et ce, sous la supervision de 13 543 professeurs permanents, alors que le nombre des lauréats des universités s’établit à 40 000. Quant à l’enseignement supérieur privé, Daoudi a souligné que 35 648 étudiants y sont inscrits, toutes branches confondues. Le nombre des instituts de l’enseignement privé s’élève à 1 117, avec une prédominance à hauteur de 73% des études en gestion, du commerce et de la communication. Sujet ayant fait couler beaucoup d’encre, la formation des ingénieurs mérite encore d’être revisitée. Justement, le ministre a fait part d’une offre limitée en comparaison avec les véritables besoins. Il a précisé qu’au titre de l’année universitaire 2011-2012, 40 000 candidats ont été recensés contre 2 000 places vacantes. Voilà qui remet en question toute la stratégie, en son temps ambitieuse, et qui consiste à former 10 000 ingénieurs par an pour les besoins de la croissance au Maroc.
Toutefois, Daoudi n’a pas trouvé le Saint-Graal. Avant lui, les mêmes objectifs ont été exprimés lors de la signature en octobre 2009 du contrat Etat-universités pour la mise en œuvre du programme d’urgence 2009-2012. Mais depuis, rien ou presque n’a changé. Le gap qui sépare la volonté de l’action est toujours aussi béant dans un secteur censé accompagner les grands chantiers du pays.
Formation

La différence est que l’actuel ministre n’essaie pas de cacher les maux qui taraudent un secteur sensible. Il y a deux mois, Daoudi a pointé du doigt, par le biais d’une note, le non-respect par certains établissements de l’enseignement supérieur privé des dispositions des autorisations qui leur sont délivrées. Certaines écoles font la promotion de diplômes dans des spécialités auxquelles elles ne doivent pas avoir accès selon les termes de l’autorisation. Cela est valable aussi pour les établissements qui proposent des diplômes étrangers dans le cadre du transfert.

Une autre circulaire a été, cette fois-ci, envoyée aux présidents des universités le 10 avril dernier. Elle met les points sur les i en ce qui concerne les critères d’accès aux formations par les fonctionnaires qui veulent poursuivre leurs études, notamment en master et master spécialisé. Le ministère a mis principalement l’accent sur l’obligation d’assiduité au cours. Chose qu’un fonctionnaire ne peut respecter au risque d’empiéter sur ses obligations professionnelles.
Objectifs des contrats Etat-universités

Les contrats Etat-universités visent, entre autres, l’orientation des étudiants vers les formations scientifiques, techniques et professionnalisantes. Il s’agit de doubler ou tripler à terme les effectifs des nouveaux inscrits dans les établissements à accès régulé. Dans les établissements à accès ouvert, la finalité est d’orienter 25% des étudiants vers les licences professionnelles (LP) et 50% vers les masters spécialisés (MS). Les contrats ambitionnent également d’améliorer le rendement interne et externe du système en augmentant le taux de diplomation de 45 à 69% et le taux d’insertion de 26 à 58% et en octroyant un prix d’excellence à 1% des étudiants chaque année. On cite aussi parmi les objectifs, le développement de la recherche appliquée menée avec les entreprises pour atteindre 1 700 projets par an et l’augmentation du nombre de thèses de doctorat soutenues (de 820 à 2 300 par an).